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Le 29 juillet 1944 une colonne de 32 camions allemands précédée et suivie de blindés remonte vers le Nord. Elle quitte Souillac vers 18 h 30 et tombe sur une première embuscade à La Chapelle-Auzac, puis sur une seconde à Teyssilhac. Environ 250 fantassins allemands composaient le convoi.
Témoignage de Georges Fougerouse, "sous-lieutenant Georges" (recueilli en 2007)
J’étais sous les ordres du commandant Ajax (QG au château des Meynades, près de Baladou). C’est moi qui ai relevé les corps le soir. Si j’avais été leur chef, je les aurais pas placés là. Noël Marceau a été enterré aux Quatre-Routes, son frère avait été tué 15 jours plus tôt.
Témoignage de René (ou Louis) Parazines, chef de groupe FFI
A un croisement situé non loin de Cressensac, le maquis Roméo, d’une douzaine d’hommes, se posta assez imprudemment dans un maigre bosquet qui dominait quelque peu la route et engagea le combat : il ne s’était aucunement soucié des conditions dans lesquelles pourrait s’effectuer le repli. Les Allemands, exaspérés, mirent pied à terre et foncèrent sur les maquisards qui s’enfuirent à travers friches et vignes, tout en continuant à tirer. L’engagement dura quelque vingt minutes, puis les maquisards rompirent le combat, laissant sur le terrain quatre des leurs.
Une cérémonie commémorative aura lieu, comme tous les ans depuis la Libération, ce samedi 3 août 2024 à 11h30 devant la stèle de Teyssilhac pour honorer ces 4 Résistants, Armand Dufour (20 ans), Eugène Fiacre (24 ans), Lucien Gauffre (50 ans) et Noël Marceau (18 ans) qui ont sacrifié leur vie ce jour-là "en combattant pour la Liberté". Un habitant des Genestes a également été tué, Pierre Laval.
D'où étaient-ils ?
Eugène Fiacre : Né le 27 décembre 1919 à Saint-Ouen-sur-Seine (anciennement Saint-Ouen, ex Seine, Seine-Saint-Denis) ; résistant au sein des Francs-tireurs et partisans (FTPF).
Noël Marceau (Marsaud), né le 28 février 1926 aux Quatre-Routes.
René Gauffre (Lucien dans la Résistance), né à Calvignac (Lot), le 7 septembre 1893 ; résistant au sein des Francs-tireurs et partisans (FTPF).
Armand Dufour (Roméo dans la Réistance, FFI) était originaire du Nord.
Armand Dufour, dit Roméo, né le 21 juillet 1924 à Aubencheuf-au-Bac (Nord)
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Biographie de Roger Lefort (qui était basé à Leygonie en juillet 1944)
Roger Lefort s’est éteint à Bouzonville (Moselle) le vendredi 12 février 2021 à l’âge de 94 ans. Titulaire de nombreuses médailles et décorations, il s’était engagé à l’âge de 17 ans contre les forces allemandes.
Roger Lefort est né à Metz le 4 mars 1926 et s’est illustré très jeune par son action dans la Résistance. Le 29 juillet 1943, alors âgé de 17 ans, il s’évade pour se soustraire à l’incorporation de force dans l’armée allemande. Il entre en clandestinité et rejoint les Francs-tireurs et partisans français dans le Lot en 1944. Blessé à Lachapelle-Auzac dans l'action conduite contre les colonnes allemandes le 29 juillet 1944, il est cité à l’ordre de la brigade. Il s’engage ensuite au sein de la brigade Alsace-Lorraine où il participe à de nombreux combats, dont celui à Bois-le-Prince dans les Vosges, et participe aux patrouilles le long du Rhin pour la défense de Strasbourg de décembre 1944 à février 1945. Il est démobilisé le 24 avril 1945.
Élevé au grade de chevalier de la Légion d’honneur le 14 février 1969, il a obtenu pas moins de onze décorations dont la croix de guerre avec étoile de bronze.
À titre civil, il a été professeur, puis principal de collège. Il a été fait chevalier des palmes académiques en 1973, puis officier en 1978.
Comme il était l’un des derniers grands résistants lorrains, Roger Lefort avait été invité par l’Ordre de la Libération à participer avec le président de la République Emmanuel Macron à la commémoration de l’Appel du 18 juin au mont Valérien en juin 2018. À cette occasion, le président de la République s’était longuement entretenu avec lui.
Le récit de ses faits d’armes, en devoir de mémoire, est consultable sur le site internet : www.memoresist.org, rubrique « ne les oublions pas ».