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Autrefois, à Gignac, il y avait beaucoup de familles très pauvres. Hommes, femmes, enfants travaillaient sur les chantiers ou dans les champs à la journée. Des journées de 10 à 12 heures, six jours sur sept. Evidemment pas de bulletin de salaire, pas de cotisations, pas de sécurité sociale, pas d'assurances, donc pas de trace écrite, jusqu'à aujourd'hui.
En effet, lors du dépouillement d'archives familiales, plusieurs feuillets de paiement de journaliers ont été mis à jour. En 1920 les quatre frères partis aux USA en 1887 et 1889 sont de retour à Gignac où ils n'étaient pas revenus depuis 1910. Au moment de repartir pour San Francisco, l'un des 4 frères, Julien, qui n'avait pas d'enfant, décide de rester à Gignac et de faire construire une maison, la Villa San Francisco. Il avait 48 ans et il vivrait de ses rentes. Habitué à tenir des comptes précis avec les rentrées et les sorties d'argent (les frères avaient "réussi" en faisant construire ou en achetant des hôtels, et en installant des gérants ou en gérant eux-mêmes les hôtels), Julien a tenu en 1920-1922 des comptes détaillés lors de la construction de sa nouvelle demeure. Il était le seul des 4 frères à avoir fréquenté une école religieuse à Gramat après avoir été à l'école de Gignac. Pour avoir une idée de la valeur de ces francs de 1920-1922 il faudrait retrouver le prix d'un kg de pain à cette époque et comparer avec le prix d'un kg de pain aujourd'hui.
Voici trois exemples de ces comptes établis en francs 1920-1922. Parmi les manoeuvres qui ont oeuvré à la construction de cette maison, on relève très souvent les noms de François Vayssié de Puy Lambert, André Doublen, Charles Laval, Marcel Laval de Sireyjol, Chassaing, Delord, Edouard Minard, Labarade, Jardou, Delvert le menuisier, Valette du moulin (qui habitait dans la maison aujourd'hui en ruine). La plupart étaient payés 15 francs/jour.
Construction de la Villa San Francisco
Construction de la Villa San Francisco