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OUBLIER... JAMAIS !
Tel était le souhait des soldats Gignacois ayant participé aux événements de 1870-1871. Mais qui s'en souvient ? Le 11 novembre on commémore toujours la fin de la guerre 1914-1918, mais Gignac a complètement oublié tous les jeunes hommes qui sont morts lors des conflits précédents.
Ne serait-il pas raisonnable de leur rendre hommage en ajoutant leur nom sur une plaque au Monument aux Morts ?
Gignac où sévissait une sévère épidémie de variole n'a pas échappé aux événements de 1870-1871.
Petit rappel des événements qui se sont déroulés en mai 1871
Voilà 150 ans que se terminait dans un bain de sang l'épisode final de la guerre franco-allemande de 1870-1871 perdue par la France.
10 mai 1871 : Le Traité de Francfort est signé. Il met fin à la guerre franco-allemande de 1870-1871
21-28 mai 1871 : La Semaine sanglante est l'épisode final de la Commune de Paris, où elle est écrasée et ses membres exécutés en masse. Elle s'inscrit dans le cadre de la campagne de 1871 à l'intérieur menée par le gouvernement de Versailles contre les insurrections communalistes que connaissent plusieurs grandes villes françaises.
29 mai 1871 : Le fort de Vincennes encerclé par les Allemands se rend. Les neuf officiers de la garnison sont fusillés dans les fossés.
Et à Gignac que s'est-il passé ?
Le 4 octobre 1870, M. Barre, président de la Commission Municipale de Gignac, expose que « la garde nationale sédentaire est sur le point d’être organisée, la commune possède suffisamment de fusils de chasse pour l’armer, mais il manque pour compléter ces armements, un drapeau, un ou deux soldats tambours, et des soldats instructeurs pour lui donner les premières notions d’exercice militaire, les anciens soldats qui en font partie sont incapables de donner cette instruction. »
Le 20 novembre 1870, la commission municipale procède à une imposition extraordinaire de 4000 francs à 6 % pour l’équipement, l’habillement des gardes nationales mobilisables. Le notaire Martin Jules Barre et le curé Louis Sireyzol prennent chacun 3 obligations à 100 francs. Huit agriculteurs prennent deux obligations à 100 francs, et seize prennent une obligation à 100 francs.
La commune connaît des difficultés financières. Elle est amenée, par exemple, à supprimer la fonction de garde-champêtre (économie : 360 francs).
De jeunes Gignacois sont enrôlés et participent aux diverses opérations militaires. Quatre d'entre eux meurent pendant cette période :
Pierre Delmas, 29 ans, soldat au 2e train d’artillerie, décédé le 7 décembre 1870 à l’hôtel-Dieu de Poitiers
Gabriel Chassaing, 22 ans, né le 11 avril 1849 à La Vayssière, décédé à l’hôpital civil de Touze le 4 janvier 1871
Pierre Verdier, 23 ans, 2e soldat au 31e régiment de ligne, décédé à l’hôpital de Maubeuge le 30 mars 1871
Pierre Arlie, 20 ans, garde mobile du Lot, 2e bataillon 2e compagnie, décédé le 20 mars 1871 à l’hospice général de la ville de Laval (Mayenne)
Revenus à Gignac les survivants créent la Mutuelle des Combattants de 1870 dont le drapeau est conservé dans les archives municipales. Ce drapeau a été classé à l'inventaire supplémentaire des Monuments historiques le 22 septembre 2010.
Les vétérans de 1870 en 1903 devant l’étude de Maître Morand
A gauche du drapeau : Jean-Louis Bordes, maire, le porte-drapeau : Bouyssou des Fraux
Au 4ème rang, à gauche : Lapeyre, de Madrange, et Delpy, de La Peyrouse
Au 3ème rang, de gauche à droite : Boyer (musicien), André Montfort, Parjadis, Delbreil (dit Brélou ), Rayzal, Elie Delbos, Sage (Saint-Bonnet)
Au 2ème rang, de gauche à droite : Delvert, Delpy l’horloger, ?, Maître Morand, Antignac (musicien), un fils Morand
Au 1er rang, un fils Morand, Gary, ?, ?, un fils Morand
Drapeau des vétérans de 1870 inscrit en 2010 à l'inventaire supplémentaire des Monuments Historiques.
"Les Vétérans des Armées de Terre et de Mer 1870-1871 GIGNAC (LOT) 1046e section"
et sur l'autre face du drapeau la devise HONNEUR ET PATRIE OUBLIER... JAMAIS !
Médaille commémorative de la campagne de 1870-1871
attribuée à Joseph Rol, soldat à la Garde Nationale mobile du Lot
A l’école de Gignac, après la guerre de 1870, les garçons suivaient des exercices militaires et apprenaient le maniement de fusils en bois. Ils apprenaient aussi à présenter les armes. Cet usage était encore en vigueur en 1891.
Lors de l’inauguration officielle de la gare, les garçons de l’école de Gignac ont fait une haie d’honneur avec leurs fusils en bois.
L’inauguration de la gare Gignac-Cressensac a donné lieu à une grande cérémonie le dimanche 2 août 1891. Le train ministériel s'est arrêté à Gignac à 9 h 15. Le ministre de l'intérieur, Ernest Constans, et le ministre des transports, Yves Guyot, ont reçu un accueil triomphal : discours, remise de décorations, haie d'honneur des enfants des écoles qui ont présenté les armes.