Chemin de fer : conduite d'amenée d'eau souterraine

Un aqueduc souterrain de 2 593 mètres de longueur

Un ouvrage d'art remarquable et oublié : la conduite d'amenée d'eau du Clos du Pech à la gare de Gignac

               

Prise d'eau du Clos du Pech (en occitan "Claus del Pech", prononcer : claou dèl pé) pour l'alimentation en eau des machines à vapeur
     

L’eau est rare sur le Causse. Il a été très difficile de trouver une source située à une altitude supérieure à 304 mètres (altitude du réservoir d’eau près de la gare de marchandise). Les recherches et études ont duré plusieurs années. En 1898 la Compagnie d'Orléans décide de capter la source du Clos du Pech pour l'alimentation en eau des locomotives à vapeur. Les propriétaires des terrains sont expropriés pour cause d'utilité publique : "Etablissement d'une prise d'eau à Gignac-Cressensac en vue des transports militaires".
Ensuite la recherche des propriétaires des terrains et les expropriations ont demandé beaucoup de temps. Ce ne sera qu’en 1908 que les travaux vont pouvoir démarrer. La source du Clos du Pech et ses environs immédiats  (1 a 21 ca) sont acquis en toute propriété et clôturés dès octobre 1898. La bande de terrain pour le passage de la conduite, à acquérir comme tréfonds, a une largeur de 1 mètre.
Les plans de la conduite d'amenée d'eau seront validés le 10 janvier 1908 à Toulouse.

    
Noms des propriétaires expropriés
Arliguie Baptiste à La Blénie
Bouyssonnie Pierre à La Blénie, Cérou Jean/Cérou Joseph, médecin, Chambon Jean à La Lande, Champagnec Pierre à La Blénie, Coulié Céline épouse Sireyjol, Paulin gendre Coulié, Dalle Pierre, couvreur à Gignac, Delpy Jean-Baptiste, gendre Teyssières à Combe Peyrouse, Jarnolles Hugues, Patreau Jean, propriétaire, autrefois domestique,, Roudier Julien, Roussel Etienne à La Blénie, Roussel Joseph, Jeune, à La Blénie, Roussel Baptiste à Gignac, Sireyjol Paulin, à Gignac, Treille Thomas à La Blénie
     
Contenu des parcelles
En terrains privés jusqu'à la route de Cressensac (au niveau du stop actuel de Cantegrel), puis conduite posée dans le flanc du talus du chemin de grande communication de Gignac à Cressensac (actuelle route goudronnée) jusqu'au bas de la pente, après la maison Guglielmone, près du chemin de La Blénie. De là jusqu'à la réserve de La Blénie, puis à la gare, en terrains privés.
Bois (4 parcelles), châtaigniers (2 parcelles près de La Blénie), chênes truffiers (4 parcelles), terres (12 parcelles)

                       
     
CARACTERISTIQUES TECHNIQUES


Au Clos du Pech, un espace (bassin, source, murs, deux regards, drains), appelé Pêcherie, est aménagé. L'un des deux regards comporte une vanne d'arrêt. Le regard n° 2, à La Pierre Blanche, à 637 m du précédent, est situé 38 cm en dessous de la prise d'eau. De la source à ce puits, la conduite est en tuyaux de grès de 0,12 cm de diamètre en pente de 0,60 cm / km sur une longueur de 637 m. A partir de ce regard les tuyaux sont en fonte et de diamètre 0,125. Le regard n° 3, situé à 65,75 m du précédent, comporte une valve à fermeture automatique pour maintenir le niveau de l'eau à la cote 304,00 (niveau de l'eau dans le réservoir de 400 m3 de La Blénie).
    
Longueur totale de la conduite : 2 593 mètres
Regards de vidange (avec valve d'arrêt) : 3 (avec puits absorbants à pierres sèches)
Réservoir de La Blénie : 10 m x 10 m x h 4 m (400 m3) - aujourd'hui transformé en maison -
A la gare : grue hydraulique


    
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Profil en long de l'aqueduc (cliquer sur ce lien pour agrandir l'image)

            

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Plans des regards au Claus del Pech (ci-dessus et ci-dessous)
     

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Le 19 juin 2011, lors des Journées du patrimoine et des moulins,
randonnée "découverte" sur les traces de cet aqueduc souterrain

             

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Regard n° 2 : Passage du tuyau en grès au tuyau en fonte
Regard situé juste au-dessus du nouveau lotissement communal du Vignal (à 65,75 m du regard n° 3)

                                     

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Regard n° 2 en 2022

profil entre regards 2 et 3.jpg
Profil de la conduite entre les regards n° 2 et n° 3

                              

Le regard n° 3 est situé dans le lotissement communal du Vignal
(achat du terrain en 2013 et aménagement en janvier 2022)

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Plan cadastral 1898 avec situation des regards n° 2 et 3 et situation de la conduite d'amenée d'eau

                       

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Regard n° 3 après terrassement (janvier 2022)

                             

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Diamètre intérieur du regard : 1,50 m
Profondeur : 2,60 m

Dans ce regard est installée une valve à fermeture automatique
pour maintenir le niveau de l’eau à la cote 304,00,
niveau de l’eau dans le réservoir de 400 m3 de La Blénie.


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Regard situé sur le terrain communal du Vignal

                    

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Regard n° 4 (dernier virage avant d'arriver à la voie de chemin de fer quand on vient de Gignac)

                            

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Accès à une vanne d'arrêt (vanne de vidange)

                       

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Regard n° 4 en 2022

                        

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Regard n° 5 (110 m après le regard n° 4, dans le bois,
à gauche de la route dans le sens Gignac/la gare)

                     

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Regard n° 6 (au milieu d'un champ)

 

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Regard n° 6 en 2022 (en partie détruit)
   

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Regard n° 7 (aujourd'hui détruit) qui permettait d'orienter l'eau vers le réservoir,
puis du réservoir vers la grue hydraulique
(double canalisation en grès de diamètre 120 et en fonte de diamètre 200).
          

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Profil en long de la conduite
entre le réservoir et la station

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Coupe sur le bassin de 400 m3 et le regard n° 7
                 

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Situation du bassin par rapport à la gare de marchandises


Cet aqueduc a été utilisé de 1909 à 1943, date de l'électrification de la ligne SNCF. Une sous-station électrique a été édifiée près de la gare de marchandises, juste au-dessous de la réserve d'eau. La sncf, au début des années 2000 a vendu au privé les parcelles sur lesquelles étaient situés la prise d'eau, les regards n°1 et 1 bis, le réservoir de 400 m3 et le regard complexe n° 7.


Date de création : 01/02/2022 11:25
Catégorie : Le désenclavement de Gignac -

Réactions à cet article

Réaction n°1 

par Jean-Philippe le 30/12/2023 17:46

Merci pour cet intéressant article sur l'alimentation en eau pour les locomotives de la gare de Gignac-Cressenssac.

Vu l'endroit où elle se trouve et la difficile montée depuis Souillac, on imagine qu'il y avait les installations nécessaires, mais je n'avais jamais rien trouvé sur le sujet.

J'avais quand même eu des doutes sur une installation aussi longue, car ayant travaillé dans cette gare, j'avais retrouvé dans un coin un jeu de petites clés très anciennes, type cadenas, avec des plaques en laiton indiquant "regard n°...". Il me semble qu'il y en avait une qui mentionnait que c'était l'installation de l'alimentation en eau.