Patrimoine républicain
En 2009 le conservateur des Antiquités et Objets d'Art du Lot a lancé une enquête sur le patrimoine républicain des mairies et des écoles du Lot. Dans les locaux communaux nous avons trouvé des objets témoins d'une époque ou d'un usage, et qui sont, à ce titre, représentatifs du patrimoine civil de la République.
Voici quelques exemples : table scolaire avec banc rattaché (19e s), bureau du maître (début 20e s), deux tables scolaires (début 20e s), encriers (début 20e s), équipement pédagogique (imprimerie scolaire, documents pédagogiques, harmoniums Kasriel (guide chant 1935 ), cahiers d'appel, tableau Morts pour la France 1915 (plaque émaillée avec 18 noms et photos), quatre drapeaux dont le drapeau des vétérans de 1870, et le drapeau du Comité radical socialiste de Gignac (1908). Trois de ces drapeaux ont été inscrits à l'inventaire supplémentaire des Monuments Historiques (catégorie Mobilier). Tous ces objets ont été photographiés et archivés par les services du département.
Patrimoine républicain, image de la République
A côté de ce petit patrimoine la IIIe République nous a légué la Mairie-Ecole, la Gare Gignac-Cressensac et le Monument aux Morts. Ces nouveaux bâtiments sont des monuments, et ont été pensés comme tels. Matériaux nobles, lignes géométriques, ordre et symétrie de la construction, décor solennel en font des emblèmes du nouveau régime républicain et de ses valeurs. Ils sont très différents des constructions traditionnelles. C’est une nouvelle culture qui est introduite, celle du progrès scientifique et de la citoyenneté nationale. Frontons, escaliers, inscriptions, larges fenêtres expriment les valeurs de la République.
Gare de Gignac-Cressensac
Ouverture de la ligne de chemin de fer le 1 juillet 1891
Trois trains de voyageurs s'arrêtaient à Gignac dans le sens Brive-Cahors (13 h 48, 8 h 28, 19 h 43) et trois autres dans le sens Cahors-Brive (20 h 54, 8 h 40, 11 h 54).
Inauguration officielle le dimanche 2 août 1891
Le train ministériel s'arrêta à Gignac à 9 h 15 : le ministre de l'intérieur, M. Contans et le ministre des transports, Yves guyot, reçurent un accueil triomphal : discours, haie d'honneur des enfants des écoles qui présentèrent les armes (après la guerre de 1870, les garçons suivaient des exercices militaires et apprenaient le maniement de fusils en bois), remise de décorations.
La gare de Gignac
Le Monument aux Morts
Avec sa liste de noms par ordre alphabétique, l’invocation aux "enfants de la commune de Gignac", "morts pour la France", la glorification du sacrifice pour la patrie, ce monument sculpté par Henry Parayre et choisi par le Conseil municipal de Gignac en 1926 témoigne des valeurs républicaines. Il s'agit de rendre hommage à ces jeunes Gignacois désignés comme des citoyens égaux entre eux, citoyens d’une commune, citoyens d’une nation.