De 1738 à 1999, un grand axe routier Nord-Sud
1738-1780 : Construction d'une grande route entre Brive et Souillac
Dans les années qui suivent la vente de la Vicomté de Turenne au roi de France (1738) il est construit une grande route entre Brive et Souillac (future RN 20).
Voici un extrait d’une lettre de Bramel (1er octobre 1738) à propos de cette grande route tracée depuis l’extrémité de la paroisse de Cressensac jusqu’à Maure et qui traverse la partie Est de la commune de Gignac (Leygonie, Les Genestes, Les Fraux) :
L’ingénieur et le conducteur pourront dire à Votre Grandeur que nous avons été tout enchantés de la docilité, de l’exactitude et de la parfaite soumission d’une douzaine de communautés que j’avais commandé pour cet effet parmi lesquelles Gignac et Saint-Bonnet se sont distingués leur ayant fait savoir sous main que leurs murmures et la mauvaise conduite de quelques-uns de leurs membres avaient transpiré et qu’ils étaient même parvenus jusques aux oreilles de Votre Grandeur.
L'Atlas des routes de France dit Atlas de Trudaine figure parmi les plus grands atlas géographiques routiers de France. Cet atlas, réalisé entre 1745 et 1780 sur ordre de Daniel-Charles Trudaine, administrateur des Ponts et Chaussées, vise à cartographier finement les routes et leurs abords ( pentes, ouvrages, franchissement de cours d’eau en particulier). Il donne une valeur informative considérable sur les paysages proches des routes à la fin du XVIIIe siècle et reste à cet égard une source de première importance pour les historiens de cette période et pour ceux qui souhaitent comprendre l’évolution des paysages et des écosystèmes (écologie rétrospective, histoire de l’environnement).
Atlas de Trudaine pour la généralité de Montauban.
"Route de Limoges à Toulouse depuis Cressensac passant par Souillac, Peyrac et finissant à La-Motte-Cassere".
Portion de route proche Les-Genestes ("Le-Geneste") jusqu'à Lachapelle-Auzac ("La-Chapelle-Haute") en limites de la vicomté de Turenne."
Voici la portion de carte concernant l'actuelle commune de Gignac, depuis le bourg de Cressensac (Creissensac) jusqu'à La Chapelle Haute, en passant par Leygonie (l'Igonie), Les Genestes (le Geneste), Teyssihac (Tessilhac), Les Fraux (le fraux), La Cisque. On trouvera également sur cette carte (sans échelle) les villages de Larnaudet (l'arnaudet), Vielfour (Vieillefour) et l'indication "chemin de gignac" entre "Vieillefour" et "tessilhac".
L'original (aux Archives nationales) est en mauvais état : il s'agit d'une planche en couleur (aquarelle, peinture, lavis, encre noire et encre de couleur) sur un papier à dessin d'environ 82 cm x 59 cm.
Atlas de Trudaine 1780 Du Fraux à La Cisque
Atlas de Trudaine 1780 Vieillefour, Le Geneste, Tessilhac, Le Fraux
L'A 20, une voie nord-sud pour l'Europe : L'Occitane
La réalisation de l'autoroute A 20 s'inscrit dans une histoire qui plonge ses racines au coeur de l'aménagement territorial français, puis européen. Elle représente la version routière la plus moderne de la liaison Paris-Toulouse depuis le XVIIe s., de la capitale de l'Etat-Nation jusqu'à la quatrième ville du pays. Un axe qui a longtemps porté le nom de Route nationale 20.
La première étape, dès le milieu des années 60, a consisté à contourner les villes afin d'augmenter la fluidité du trafic automobile en forte augmentation. C'est l'époque où le général de Gaulle lance un plan d'aménagement afin de combler le retard autoroutier français. A ce moment-là, le Massif Central, du nord au sud, de l'est à l'ouest, n'est pas encore dans la course.
Quand il entre en piste, en mars 1988, avec l'inscription du projet A 20 au Schéma directeur routier national, le centre de la France n'en a pas encore fini avec le contournement de Châteauroux. Ceux de Montauban, Caussade, Cahors, Limoges, Brive viennent à peine de se terminer, en deux fois deux voies pour les plus importants; en deux voies seulement pour le chef-lieu lotois.
La décision de terminer l'A20 est finalement prise en 1988, pour alléger un transit sans cesse croissant dans les communes traversées par la RN 20 et pour éviter les bouchons pendant les périodes de congés à hauteur de Brive et Souillac.
A peine validé, sous le ministère Maurice Faure, le projet A 20 suscite des oppositions. Certains suspectent le Premier Ministre Jacques Chirac (1986-1988) d'avoir fait inscrire le tronçon Vierzon-Brive, traversant sa Corrèze d'élection, dans le budget de l'Etat avec gratuité de passage, et d'avoir concédé à ASF, la partie Brive-Montauban.
- Janvier 1990: approbation du fuseau de 1.000 mètres.
- Février 1992: Choix de la bande des 300 mètres.
- 31 mai 1994: Déclaration d'utilité publique (DUP).
- 1995: Démarrage des travaux sur les sections Brive-Souillac et Montauban-Cahors Sud.
- 10 juillet 1998: Mise en service de la section Montauban-Cahors Sud.
- 5 février 1999: Ouverture de Brive-Souillac.
-12 juillet 2001: Ouverture de Cahors Nord-Souillac.
- 25 juin 2003: Inauguration des 22 km entre Cahors Nord et Cahors Sud.
Désormais entre Rotterdam et l'Espagne, une nouvelle voie moderne, la plus courte et la moins chère vient soulager l'A 10 (à l'ouest) et l'A 7 (à l'est).
Longueur concédée : 130 km (dont 105 dans le Lot, 20 dans le Tarn-et-Garonne et 5 km en Corrèze) + 15 km du contournement de Montauban (non concédé).
Coût de construction : 1,64 milliard d'euros, soit 423 millions de plus que le coût prévu (+36%). Le ministère a qualifié cette dérive du coût global d'« importante et préoccupante ». Le coût de construction est de 12,6 millions par kilomètre.
Gain de temps
Le gain de temps constaté entre Brive et Montauban est estimé à 45 minutes par la RD 820 et 1 heure par l'A20.
Sécurité
Le cumul de l'accidentologie A20 et RD 820 montre une division par trois du nombre d'accidents et de tués entre 2003 et 2007 par rapport à la période 1993-1998.
Environnement
Une insertion harmonieuse dans le paysage
Cette insertion n'est pas imaginée par secteur, mais en considérant le tracé de l'autoroute comme un seul et immense ouvrage, et ce sont des architectes paysagistes qui ont élaboré le projet. Non seulement on a respecté le paysage, mais souvent en le valorisant en établissant un équilibre minéral / végétal sur le Causse. Par exemple : falaises de Nespouls, terrasses engazonnées de Souillac, plantations d'espèces locales, chênes, genévrier sur les talus.
Protection des eaux souterraines
Une étude hydrographique lourde a été faite, des expertises répétées pour vérifier l'étanchéité des plateformes et des réseaux d'assainissement. Les fossés ont été imperméabilisés. On a mis en place des bassins multifonctions pour retenir les eaux d'orage et pour éviter les inondations de la combe de Bramefond .
Rôles de décanteur, décrêteur, deshuileur. S'il y a accicent d'un camion-citerne, le système d'alerte met en place la décontamination après fermeture des vannes.
Protection de la flore et de la faune
Pour la flore, on préserve les zones sensibles. Après consultation des sociétés de chasse, on a aménagé des passages par la grande faune (sangliers, chevreuils) : dans la forêt de Turenne et à La Fontanelle (commune de Gignac). Des clôtures de 2 mètres sont aménagées tout au long de l'autoroute pour la protection de celle-ci et pour éviter divagation et passages d'animaux sauvages ou domestiques.
Gare de péage de Gignac
La concession Gare de péage de Gignac est gérée par la société ASF (partiellement). L'A20 est gratuite de Vierzon à la barrière de péage de Gignac, sur environ 270 km. Elle est concédée aux Autoroutes du Sud de la France (ASF), société de Vinci Autoroutes, sur le reste du parcours.
Au niveau de ce péage ont lieu très souvent des contrôles (vitesse, trafic de produits stupéfiants, contrôles divers). Voici quelques exemples de faits divers relatés dans La Dépêche du Midi :
Les gilets jaunes en novembre 2018
Opération de contrôle des gendarmes
Accident spectaculaire à la gare de péage