1906 La maison Cérou
Destruction d'une maison du XVIIe siècle (propriété de la famille Cérou)
Avant 1904
A droite l'étude notariale et la maison du notaire
A gauche le manoir de la famille de notables Cérou
Le 3 novembre 1867 : le conseil municipal décide d’acquérir une maison d’école servant en même temps de maison commune. La maison d’école alors en service est considérée "trop sombre, insalubre, trop petite et mal placée". Comme "la maison de feu M. Cérou est en vente", le Conseil Municipal décide de l’acquérir. Mais cet achat est différé pour une raison inconnue. La maison Cérou sera louée par la commune pendant plusieurs années et abritera les écoliers. En 1881, 67 élèves fréquentaient l’école laïque de garçons installée dans cette maison de l’ancien médecin de Gignac, Joseph de Cérou. Toujours pas d’adjoint. Le maître avait en face de lui 67 enfants. Un instituteur-adjoint sera enfin nommé le 14 novembre 1881 à l’école de garçons. Il s’agit de Victor Gratias.
1881 : promesses de vente pour maison d’école de la maison Cérou, servant depuis longtemps de maison d’école,et du terrain d’Etienne Aubert (3 ares) pour agrandir la cour.
Gignac avant la construction de l’école (avant 1904)
La maison Cérou qui servait de Maison d’école est la bâtisse à 3 niveaux située à gauche.
En 1905 ou 1906
Maison Cérou en cours de démolition
A droite de la rue, pierres récupérées pour réutilisation (en particulier dalles de sol)
Construction du groupe scolaire de Gignac (1903-1906)
En 1885, la commune présente un projet de construction de maison d’école. le projet se concrétisera vingt ans plus tard. Le 15 juin 1903, le ministre de l’Instruction Publique approuve le projet de construction d’un groupe scolaire à Gignac. Il fixe en même temps à 11 930 francs le montant de la subvention à allouer à la commune, pour un projet de 34 378 francs (construction : 34 378 francs, acquisition : 6 378 francs). Le 18 février 1900, emprunt de 23 565 francs sur 30 ans pour la construction (60 % du coût total).
3 août 1902 : approbation des plans et devis. La vente sera effective après la mort d’Edouard-Etienne Cérou (22 juillet 1903) qui en avait hérité de Joseph de Cérou son oncle, docteur médecin, mort à Gignac le 31 août 1866 (montant de la transaction : 1250 francs).
1904 : début des travaux de destruction de la maison Cérou . L’architecte délégué est A. Gélis, de Gourdon. Les travaux sont supervisés par l’architecte départemental Emile Jean Marie Toulouse (1860-1927), originaire de Mende. Cet architecte avait fait l’Ecole des Beaux-Arts de Paris (1883-1888) et a adopté le modèle architectural national. Ordre et symétrie de la construction, escalier d’honneur bordé par deux jardins, fronton, lignes géométriques, larges ouvertures, inscription de la devise nationale, utilisation de matériaux nobles, font de l’école de Gignac un emblème de la IIIe République et de ses valeurs. Après la construction de la gare qui symbolisait l’arrivée du progrès scientifique et technique, cette bâtisse symbolise alors l’introduction d’une nouvelle culture, celle du savoir et de la citoyenneté nationale.
Valeur des matériaux repris par l’entrepreneur provenant de la démolition de l’ancienne bâtisse : 5105 francs. Valeur de la maçonnerie conservée intacte et réutilisée : 15,42 m3 à 3 francs le m3 = 53, 97. La réception des gros travaux a été effectuée le 16 décembre 1906. Restait à aménager les 4 salles de classe et les 4 logements destinés aux maîtres. Les travaux ne seront totalement terminés qu’en 1908.
L’école en construction : on aperçoit un couvreur sur le toit (1906)
La nouvelle école-mairie (1910)
Pendant 40 ans, la municipalité n’effectue pas de travaux d’entretien. "En 1947, les salles de classe étant très sales, nous avons décidé de sulfater les murs à la chaux blanche, se souvient Robert Soulié. Avec Jean Delpeuch nous avons utilisé les pompes à sulfater la vigne. La municipalité fera ensuite enlever le mur qui séparait la cour des filles de celle des garçons. Après la Libération une salle de classe servait de cantine : Les enfants apportaient de quoi manger et on leur servait une soupe chaude. Jusqu’en 1945 ils venaient à pied, ensuite il y a eu les bicyclettes. C’est pourquoi on a supprimé le jardinet situé à gauche des escaliers et on y a fait un garage à vélo."