La population locale de 1738 à aujourd'hui
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793.
À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008. En 2017, la commune comptait 666 habitants en augmentation de 3,26 % par rapport à 2012.
En 1738, dans l'État de la répartition des impositions sur les paroisses de la vicomté de Turenne, on relève dans la paroisse de Gignac 277 feux, et 166 feux dans la paroisse de Saint-Bonnet, soit environ 2 000 habitants.
En 1777, les curés recensent à Gignac 900 communiants et 260 à Saint-Bonnet.
En 1789, dans les cahiers de doléances, on dénombre 1 125 habitants pour 240 feux à Gignac et 92 « feux allumants » à Saint-Bonnet. On peut estimer la population totale à environ 1 550 habitants. Le 26 nivôse de l'an II, le registre de délibération de l'éphémère commune de Saint-Bonnet fait état de « 442 individus ».
Le rôle d’imposition de l’An X (1800) fait état de 966 habitants à Gignac et 527 à Saint-Bonnet, soit un total de 1493 alors que le recensement officiel fait état de 990 habitants.
Sources : Archives diocésaines à Cahors, cahier de doléances de Saint-Bonnet (archives de Martel), registre de délibérations de la commune de Saint-Bonnet, archives municipales (liasse 16)
Pendant le XIXème siècle la population croît régulièrement jusqu’en 1856, passant de 1428 habitants en 1826 à 1631 en 1856.
A partir de 1856 commence une baisse régulière pendant les deux décennies suivantes. En vingt ans Gignac perd près de deux cents habitants. C’est le début d’une émigration vers les grandes villes, en particulier Paris.
Pendant la décennie 1872-1881, la population reste quasi-stable.
En 1881, on comptait 200 habitants dans le bourg de Gignac et 82 dans le bourg de Saint-Bonnet. Il y avait 446 électeurs. 67 élèves fréquentaient l’école laïque de garçons de Gignac, 37 fillettes allaient à l’école de la Congrégation de Gignac. 28 élèves étaient scolarisés à l’école de la Congrégation de Saint-Bonnet.
Brusquement un pic apparaît en 1886
Cette dernière montée de population, soudaine, est provoquée par l’afflux de travailleurs au moment de la construction du chemin de fer. Pour le percement des tunnels (Montagnac, Les Perriers) et la création de très nombreuses tranchées, on a fait appel à une main d’œuvre extérieure à la commune très importante. Dès que la construction de la ligne a été terminée, cette main d’œuvre est repartie, aussi la baisse de population a-t-elle été très forte dans les années suivantes. En 15 ans, Gignac a perdu près de 600 habitants : la population est passée de 1897 habitants en 1886 à 1310 en 1901. Parallèlement au départ des travailleurs employés par la Compagnie d’Orléans, on assiste, suite à l’apparition du phylloxéra, à une forte vague d’émigration vers les grandes villes et l’étranger, en particulier vers les USA.
Mise en service de la gare
L'ouverture de la gare en 1891 donne un nouveau souffle à l’économie locale et s'accompagne d'une transformation des lieux. De nombreuses familles venues d'ailleurs s'installent des deux côtés de la ligne : Trantoul, Fraysse, Guglielmone, Baussonie
Employés des chemins de fer, trois auberges-restaurants, une épicerie, un maréchal-ferrant, trois bascules.
Gignac est désenclavé : le train permet d’exporter facilement bois, écorce, animaux.
L’âge moyen d'un habitant de Gignac en 1890 est de 40 ans et 8 mois : la mortalité infantile, le manque d’hygiène et l’absence de soins médicaux expliquent en partie cette espérance de vie réduite.
La population de Gignac au XXe siècle
La baisse de la population se poursuit régulièrement jusqu’en 1975. L’émigration vers les grandes villes, essentiellement Paris, ou vers des pays étrangers, en particulier vers les USA, et les effets de la guerre 1914-1918, vident régulièrement Gignac de sa population agricole. Le sursaut constaté de 1936 à la fin de la guerre 1939-1945 s’explique par l’arrivée de réfugiés, Belges par exemple. Des juifs également ont été accueillis et cachés à Gignac.
Pendant une quinzaine d’années, de 1975 à 1990, le nombre d’habitants reste à peu près stable. C’est en 1990 que se situe le point le plus bas de la courbe (517 habitants).
Depuis 1990 on assiste à un accroissement lent, mais régulier de la population.
A l’aube du XXIème siècle, on peut affirmer que Gignac connaît un renouveau inattendu, malgré le vieillissement de la population autochtone. Les changements seront encore plus profonds dans les années à venir avec la disparition des anciens Gignacois. En 2003, par exemple, les services de la mairie ont enregistré dix décès, et seulement deux naissances. Le renouvellement des générations est assuré uniquement par l’arrivée de nouvelles familles. L’aménagement de logements communaux en 2003-2004 et l'arrivée de nouvelles familles permet à Gignac de connaître une nouvelle poussée démographique.
Pour en savoir plus :
deux brochures publiées par la bibliothèque en 2006
Nos ancêtres les Gignacois
Gignac Hier et Avant-hier