Les vitraux des églises de Gignac et Saint-Bonnet

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Lorsque la lumière du ciel passe à travers les vitraux, elle se charge symboliquement d’une manifestation divine. Les vitraux sont chargés de transformer la lumière physique en lumière divine, autrement dit de faire entrer la présence divine dans l’église.


La plupart des vitraux des églises de Gignac et Saint-Bonnet datent des XIXème et début XXème siècle. Ces œuvres sont de fragiles témoins de notre patrimoine culturel : l’art du vitrail traduit assez fidèlement l’expression de la piété populaire qui caractérisait les mentalités religieuses au XIXème siècle et au début du XXe siècle.
Techniquement les vitraux sont irréprochables. La qualité du dessin, la richesse des couleurs, la composition des sujets sont dignes des plus grands maîtres verriers.
L'église Saint Martin est éclairée par 16 baies et l'église de Saint-Bonnet par huit baies.

                        

Les maîtres-verriers

Sept vitraux de l’église de Gignac et les vitraux de l'église de Saint-Bonnet ont été réalisés au milieu du XIXème siècle par le maître-verrier toulousain L.V. GESTA. Louis-Victor Gesta a travaillé entre 1855 et 1905. Des centaines de vitraux Gesta sont aujourd'hui inscrits à l’inventaire du patrimoine français.

            

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Un vitrail porte la signature du maître-verrier toulousain Blancat. Ce vitrail a coûté 24 000 francs en 1950 (dimensions : hauteur 1,5 m, largeur : 0,59 m). Il s’agit de la représentation de Saint-Martin, située très haut au-dessus du maître-autel de l’église de Gignac.
Les vitraux installés en 1984 portent la signature du créateur sur l’un d’entre eux (vitrail central, au-dessus du maître-autel) : Alain Creunier Albas 82.


Le répertoire hagiographique et les thèmes iconographiques

                            

1) dans l’église Saint-Martin :

-    Saint Martin (1950),
-    Ange Gardien (milieu XIXème siècle),
-    Saint Joseph (milieu XIXème siècle) porteur de la branche de lis et représenté avec un outil de sa profession : la hache,
-    Ste Elisabeth, cousine de Marie, et mère de Jean-Baptiste (milieu XIXème siècle),
-    Saint Augustin (milieu XIXème siècle),
-    Ste Germaine de Pibrac reconnaissable à sa quenouille (milieu XIXème siècle),
-    Saint Louis de Gonzague (milieu XIXème siècle),
-    Ste Anne (milieu XIXème siècle),
-    Huit vitraux non figuratifs (dessins géométriques) – 1984 –

                          

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2) dans l’église Saint-Bonnet :

- La Cène avec Jésus et Jean (milieu XIXème siècle),
- La scène de la Nativité (milieu XIXème siècle),
- Le Sacré-Cœur,
- Six vitraux non figuratifs (dessins géométriques, décor floral).

                   

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Le bilan fait apparaître un répertoire classique :
- Trois représentations de Jésus à Saint-Bonnet, deux scènes tirées de la vie du Christ (la nativité et la cène).
- Sept représentations de saints traités en pied. Ils sont désignés par une inscription en latin ou identifiés par leur costume ou leurs attributs habituels. Trois saints appartiennent à la famille de Jésus (Anne, Elisabeth, Joseph). On reconnaît un père de l’église (Saint Augustin), le saint auquel est dédié la paroisse (Saint Martin) et deux saints réputés au XIXème siècle (Sainte Germaine et Saint Louis de Gonzague). On représente Sainte Germaine de Pibrac vêtue d'une longue robe recouverte d'un tablier, avec un foulard sur les cheveux, dans un décor pastoral avec une quenouille et un bâton de bergère, accompagnée d'une brebis
- Une représentation d’un Ange gardien protégeant d’un serpent l’enfant placé sous sa protection.

On remarquera que tous ces personnages sont vêtus de vêtements anachroniques comme on les imaginait alors, et pas du tout avec des vêtements correspondant à l’époque où ils vivaient. Ainsi Augustin et Martin sont habillés comme étaient habillés les évêques du milieu XIXème siècle (parés de vêtements liturgiques, coiffés de la mitre et crosse en main).

Cartouches avec noms des donateurs

Noter qu’à Saint-Bonnet le nom d’un donateur figure dans un cartouche : Don de Jeanne Chapelle pour Jean son fils aîné au service.

                      

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Le vitrail représentant la nativité comporte un cartouche avec les armoiries papales. De même, la Cène est accompagnée d’un cartouche contenant les armoiries d’un évêque de Cahors. Les deux vitraux ont été créés par le même maître verrier : même facture, même décor floral, même composition.

A Gignac un seul vitrail aurait été offert par un évêque de Cahors, celui qui représente Joseph. On peut voir dans le cartouche situé en bas du vitrail les armoiries de Mgr Grimardias, ancien évêque de Cahors, qui avait mis dans son blason trois cors de chasse, par allusion au nom de sa mère née Cassaigne. Notons au passage qu’une erreur étymologique a été commise par cet évêque qui a fait remonter le nom de sa mère à une racine liée à la chasse, alors que ce nom maternel venait du mot occitan cassanha, bois de chêne. Le mot Cassagne a souvent été mal interprété dans les blasons.
Les huit vitraux non figuratifs de Gignac portent également le nom de donateurs nés à Gignac, mais qui ont émigré aux USA : don de la famille d’Antoine Vayssié né à Gignac en 1868 décédé à San Francisco en 1970 et don de François Vayssié de San Francisco né à Pech Lambert Gignac.
Ces vitraux ont été réalisés par le verrier Creunier.

                    

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Technique

Les pièces de verre sont serties dans les plombs puis l'ensemble est maintenu définitivement grâce aux soudures réalisées à chaque intersection des plombs.

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Le verre, d’abord teinté dans la masse, passe ensuite entre les mains des peintres-verriers. Pas de surprise : ces artisans vont peindre le verre. Une étape indispensable pour dessiner des yeux, une bouche, des cheveux ou le drapé d’un vêtement ou encore des motifs végétaux.


Date de création : 02/06/2022 18:34
Catégorie : Un patrimoine sauvegardé -

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